DEUXIEME PARTIE : L’A.G.E.R. ET L’U.N.E.F.


A la fin du XIXe siècle, dans chaque ville universitaire, les étudiants se regroupent au sein des Associations Générales. Il faut ensuite attendre 1907 pour qu’aboutisse un processus fédérateur analogue mais à l’échelle nationale cette fois. En mai de cette année-là, à Lille, les statuts de l’Union Nationale des Associations Générales d’Etudiants de France sont élaborés. C’est une association régie par la loi de 1901. Notons que, dans le langage courant, cette Union a pris, au moins après la Première Guerre mondiale, la dénomination d’Union Nationale des Etudiants de France ; elle est désignée par les initiales U.N.E.F. ou U.N. tout simplement. L’essentiel de l’encadrement des étudiants étant assumé au niveau local par les A.G.E., le rôle de l’Union Nationale reste secondaire jusqu’à la guerre. Et cette dernière va tout changer.

Les étudiants ont pris une part active et importante au premier conflit mondial. Les mentalités ont changé et une maturité nouvelle habite la jeunesse. Elle est le fruit des atrocités vécues au front, des deuils, des difficultés économiques et matérielles engendrées par la guerre. La solidarité entre les étudiants est devenue une nécessité. Il faut faire face ensemble aux problèmes matériels. C’est ainsi que, localement, les Associations Générales reprennent leurs activités devenues presque vitales. Dans un premier temps, elles retissent les liens entre étudiants. Puis, elles leur proposent un certain nombre d’avantages matériels. Dans ce cadre, l’A de Rennes multiplie les actions. Mais il est des domaines où l’échelon local se révèle trop restreint. Les A.G.E. trouvent alors un relais naturel avec l’Union Nationale. Par le biais de cette dernière, les étudiants en appellent directement au soutien des autorités françaises. La voix de l’U.N.E.F., qui devient rapidement celle de tous les étudiants, se fait désormais entendre régulièrement et notamment une fois par an lors de son congrès.

Les travaux de l’U.N. visent à défendre les intérêts estudiantins. Cette activité purement corporatiste porte sur toutes sortes de sujets ayant trait à l’enseignement supérieur. En outre, après la guerre, les étudiants s’unissent pour vaincre les craintes et les incertitudes qu’ils ont désormais face à l’avenir. La crise des années trente, loin d’améliorer la situation, engendre des problèmes d’emploi. Pour tenter d’y faire face, l’Union Nationale cherche notamment à améliorer l’orientation des étudiants. Et ceux-ci vont même jusqu’à faire grève pour défendre leur avenir professionnel. Mais dans leur activité associative et corporatiste, les étudiants affichent leur apolitisme. Celui-ci doit garantir leur unité. Mais il n’est pas si facile à maintenir.

Une autre préoccupation des étudiants concerne leur santé. Elle est mise en péril par leurs conditions de vie parfois difficiles. A l’époque, la tuberculose notamment fait des ravages. Pour lutter contre ce fléau, une nouvelle fois, les étudiants se mobilisent. Comme dans les autres domaine, ils bénéficient du soutien des autorités dirigeantes et de généreux donateurs. Selon la même logique, et avec des appuis similaires, les étudiants organisent le sport universitaire. La pratique du sport doit être un complément naturel à leur formation intellectuelle.

I. L’A.G.E.R. AFFILIEE A L’UNION NATIONALE DES ETUDIANTS DE FRANCE

L’Association Générale des Etudiants Rennais participe pleinement à l’activité de l’U.N.E.F. à laquelle elle est affiliée. Les cartes que l’A distribue à ses membres lui sont d’ailleurs fournies par l’Union Nationale. L’A.G.E.R. se préoccupe de rendre meilleur le quotidien de ses étudiants. Pour ce faire, un certain nombre de décisions lui appartiennent et son prises à l’échelon local, avec souvent la bénédiction ou l’aide directe des autorités. Mais les décisions sont aussi discutées et prises au niveau national. Elles concernent l’ensemble des étudiants.

A. L’amélioration de la vie matérielle

En avril 1919, l’Association Générale des Etudiants Rennais définit ses buts dans l’article 1 de ses statuts. Il s’agit pour elle de « créer et d’entretenir de bonnes relations de camaraderie entre les étudiantes et étudiants rennais français et alliés, de présenter la défense de leurs légitimes intérêts, de commémorer le souvenir des étudiants morts au champ d’honneur, de faire œuvre de bienfaisance en s’associant à toutes les manifestations organisées au profit des œuvres humanitaires. »

Contexte difficile et solidarité

La guerre mondiale qui vient de s’achever est évidemment encore très présente dans les esprits. Nombreux sont les professeurs et les étudiants morts au combat. Certains locaux universitaires comme ceux de la Faculté des Lettres sont encore occupés par les autorités militaires. Des examens spéciaux organisés pour les étudiants démobilisés, la présence en cours de décorés [1] ou de blessés de guerre, d’étudiants américains et serbes sont aussi des rappels de la guerre.

Les anciens combattants désirent garder le souvenir de leurs camarades disparus. Dans L’A du 13 juillet 1922 [2], un membre de l’Association écrit en faveur de l’installation, à la Maison des Etudiants, d’une plaque « à la mémoire des Etudiants Rennais » morts victimes de la guerre. Lors de la première séance de rentrée du Comité, le 25 novembre 1922, le nouveau président Colas-Pelletier propose une résolution dans ce sens. Elle est adoptée.

On peut également citer l’inauguration d’une plaque commémorative à la Faculté de Droit le 14 décembre 1922 [3] et l’inauguration d’un monument aux morts à l’Ecole Nationale d’Agriculture en 1925 [4]. Dans le règlement général de l’A de 1923, l’article 32 stipule que l’Association « organise chaque année une cérémonie destinée à glorifier la mémoire des Etudiants “ morts pour la France ” ». Enfin, en 1929, dans la nouvelle Maison de la rue Saint-Yves, le président de l’A est mandaté par le comité pour « l’inauguration d’une plaque commémorative aux étudiants morts pendant la dernière guerre [5] ».

Dans un contexte difficile, le réflexe vital mène au regroupement et à l’entraide. Les soucis matériels et financiers préoccupent les étudiants et ils le disent : « La vie chère nous atteint particulièrement, nous qui sommes un capital d’attente [...] la guerre, pour la plupart d’entre nous qui la firent, va prolonger jusqu’aux alentours de la trentaine cette période déjà longue d’activité emmagasinatrice préexistante à l’activité productive et rémunératrice [6] ».

Un article dans le numéro 10 de L’A de mai 1920 est intitulé « O fortunati infortunati [7] ». Son auteur le dédicace ainsi : « A mes copains de la débine, en consolation ». Une phrase écrite en majuscule, au milieu de l’article, retient l’attention : « LE COUT DE LA VIE, COMPARATIVEMENT A CE QU’IL ETAIT AVANT LA GUERRE A QUADRUPLE ». En note, ce tableau et une remarque acerbe :


en 1913

en 1920

Chambre

20 fr.

  80 fr.

Pension

50 fr.

200 fr.

Un bock

0,15

0,60

Un cahier

0,10

0,70

Un complet

70 fr.

425 fr.


« N.-B.- Nous ne sommes pas de ceux qui soutiennent que la vie n’a augmenté que de 0 fr.15 depuis un an !!! »

Dans le numéro suivant, daté du 10 juin, un article reprend l’éditorial du Démocrate d’Ille-et-Vilaine du 6 juin qui déplore l’impossibilité pour les jeunes de « classes non favorisées » d’étudier en faculté [8]. Le coût élevé de la vie s’accompagne de restrictions diverses. Ainsi un étudiant demande « un peu de feu à la bibliothèque, S.V.P. ». En effet, la salle de lecture où il pensait trouver une atmosphère plus clémente que celle de sa chambre, n’est pas mieux chauffée [9]. Avant d’aborder par le détail les nombreuses réalisations de l’A.G.E.R., laissons la parole au président, Marcel Colas-Pelletier [10] :

« Cette année nous continuerons l’œuvre commencée. Les conditions difficiles de la vie actuelle de l’Etudiant ont rendu nécessaire le développement de l’Association Générale qui donne de nombreux avantages dont profite la collectivité.[...]

Il est en effet nécessaire que l’Etudiant s’organise, se groupe car l’existence de la vie chère rend de plus en plus les études difficiles.

L’Etudiant ne s’attarde plus aux illusions qui enchantèrent ses années de Lycée [...].

Il connaît la valeur du temps et sans se départir de la gaieté, force plus que jamais précieuse, l’esprit de l’Etudiant a subi une transformation.

La vie de Bohème chère aux générations précédentes faite de fantaisies, de mélancolie, de caprices et d’insouciance est bien finie.

Certes il existe encore de rares spécimens qui mènent une existence romantique, mais ils sont peu nombreux [...].

Enfin s’il est encore quelques Etudiants fortunés, il en est beaucoup d’autres, et c’est l’immense majorité, dont les familles ne peuvent plus, par suite des événements actuels, supporter de lourds sacrifices pécuniaires.

Combien avons-nous de nos condisciples – hélas – qui sont dans la pénible obligation de chercher des occupations entre leurs heures d’études, diminuant ainsi leurs chances de réussite en fin d’année, ou de pousser l’économie jusqu’à des privations néfastes au point de vue de l’hygiène et de la santé physique et intellectuelle. »

Il va de soi qu’un groupement corporatiste tel que l’A.G.E.R. est tourné d’abord vers la préservation de ses propres intérêts. Mais d’autres préoccupations plus générales l’animent aussi. L’un de ses buts est d’ailleurs d’apporter son aide à des « œuvres humanitaires ». Ainsi, chaque année, un délégué de l’A.G. est chargé d’assurer le service de distribution aux indigents au Fourneau Leperdit. Un séjour au bord de la mer pour un enfant tuberculeux doit être financé par l’Association en 1920 [11]. Une partie des bénéfices réalisés lors des fêtes est reversée à plusieurs œuvres de bienfaisance. Ainsi, dans le compte-rendu de la séance de délibération du 13 avril 1923, la liste d’une vingtaine d’œuvres est dressée. En face de chacune d’elles est inscrite la somme que l’A lui destine. Le total atteint 2 950 francs [12].

Concernant le bien-être matériel des étudiants cette fois, l’A.G.E.R. multiplie les initiatives. La carte de membre permet de bénéficier des avantages proposés par l’A. Dans un premier temps, le plus simple est d’obtenir des réductions chez les commerçants de Rennes. Cela peut se faire sans avance de fonds. Un certain nombre de tailleurs, chapeliers, marchands de chaussures et autres répondent favorablement aux sollicitations et accordent des remises de 5 à 10%. Des réductions sont aussi accordées aux étudiants dans différents bars, au théâtre, dans les cinémas. La liste des établissements et des réductions est disponible au siège de l’A et une partie est parfois publiée dans le journal.

Peu à peu le budget s’étoffe : cotisation des membres, dons et subventions s’additionnent et permettent des réalisations plus ambitieuses. Mais en l’absence des cahiers de compte de l’A.G.E.R., il faut se contenter des rares informations financières glanées dans les sources disponibles. Pour commencer, évoquons la Maison des Etudiants pour souligner le fait qu’elle constitue la base de la vie de l’A en abritant ses membres et une partie de ses activités. Elle participe en cela au bien-être matériel des étudiants.

A la rentrée 1922, un office des placements est organisé [13]. Il est destiné à fournir des répétiteurs, secrétaires, remplaçants, etc. Ces emplois permettent à quelques étudiants de financer leurs études. Dans le même but l’Association propose aussi à ses membres les plus démunis des prêts et des bourses. Les statuts de 1923 les mentionnent, tout comme ils mentionnent un service médical et pharmaceutique. Ainsi, « certaines réductions, concernant les soins médicaux et pharmaceutiques, sont accordés aux membres actifs de l’Association, par des Médecins, Dentistes et Pharmaciens dont la liste est publiée annuellement » (article 8). En 1930, l’A.G. va plus loin et met en place un « Institut prophylactique » [14]. Mais sa vie sera courte faute de moyens [15].

Les restaurants d’étudiants

Accompagnant les problèmes financiers, celui de la nourriture préoccupe particulièrement les étudiants. Dans ce domaine, l’A.G.E.R. va rapidement se doter d’un restaurant. Elle s’inspire en cela de l’exemple d’autres Associations Générales d’Etudiants et bénéficie du soutien de l’Union Nationale.

Dans un article sur « les restaurants coopératifs d’étudiants », un certain Studius nous livre sa réflexion [16]. Il prend l’exemple du restaurant de l’A.G. de Bordeaux, l’Escuelle de Rabelais, où le repas coûte 3 francs. L’A.G. traite à forfait avec un restaurateur. L’auteur déclare, qu’à sa connaissance, aucune Association Générale ne possède un restaurant en gestion directe. Plusieurs difficultés expliquent cette situation : ressources limitées des Associations Générales, absence ou insuffisance des aides financières des Pouvoirs publics, rareté des gérants « convenables » et difficultés diverses pour les étudiants de gérer l’affaire eux-mêmes, enfin aléas financiers d’une semblable exploitation. Studius évoque les réflexions du Congrès de l’U.N. sur le sujet. Enfin, il conclut qu’à Rennes, les étudiants n’ont pas les moyens financiers de monter une pension coopérative sans aide. La question est cependant à l’étude et les étudiants donneront ce qu’ils possèdent : « un peu de [leur] temps et beaucoup de [leur] activité. »

Le lundi 22 novembre 1920, le Restaurant Coopératif de l’Université (R.C.U.) ouvre ses portes au Coq d’Or, Galeries Méret [17]. La formule est prudente puisque la gestion en a été confiée à un restaurateur et à une commission. Pourtant, le 7 avril 1921, un article de L’A traitant « la question du R.C.U. » informe qu’il est tombé. La déception est grande pour les étudiants et les récriminations sont nombreuses. Une protestation est publiée à la une de L’A dont l’originale porte « en tout quatre-vingt-onze signatures recueillies le soir du 19 mars où fut lue la protestation ci-dessus au R.C.U., alors que la moitié des pensionnaires ou presque l’avait déjà quitté ». Les étudiants tiennent à préciser qu’ils n’ont pas participé à la direction du restaurant. En effet, « pour le public, c’est le restaurant des Etudiants qui est tombé. Et dans son esprit, ce sont les étudiants qui en assurèrent le fonctionnement ». Ils déplorent le gaspillage des subventions dont le montant total dépassait 40 000 francs. Ils soulignent qu’il leur sera désormais difficile d’obtenir de nouvelles aides. En outre, ils ont dû retourner vers d’autres restaurants plus chers.

A côté de cette expérience malheureuse, une autre réussie permet de répondre aux attentes de quelques étudiants : les élèves de l’Ecole Nationale d’Agriculture ont fondé en 1920 une véritable société coopérative nommée Ruche des Agricoles ou Maison familiale [18]. La gestion directe de la société est aux mains des élèves et assurée par trois organismes : le bureau est composé d’un gérant, d’un secrétaire-trésorier et d’un magasinier solidairement responsables ; le conseil d’administration contrôle la gestion des membres du bureau et prend de concert avec ceux-ci les décisions qu’ils jugent nécessaires au bon fonctionnement et à la discipline de l’établissement ; l’assemblée générale constituée par tous les coopérateurs élit les membres du bureau et du conseil d’administration, ratifie par son vote les décisions prises par les administrateurs et accorde ou refuse sa confiance au gérant et à ses deux collaborateurs.

La coopérative est en outre placée sous le patronage du directeur de l’Ecole, président d’honneur et d’un professeur, président. Le gérant achète les marchandises auprès de grossistes ou au marché pour les volailles, œufs et légumes frais. On peut ainsi voir le samedi, sur la Place des Lices, le gérant aidé de deux camarades, s’approvisionner en légumes et en charger une petite voiture à bras.

Un apport de 25 francs, remboursé en fin d’année, est demandé à tout élève entrant dans la société. Il permet les premiers achats de mise en route. A la fin de chaque mois, le montant total des dépenses est réparti entre chaque coopérateur. Ce total comprend les achats et les salaires du personnel de service du restaurant. En outre, les fournisseurs accordent des crédits aux échéances de trente à soixante jours. Ainsi, les denrées sont consommées immédiatement mais ne sont payées qu’en fin de mois. Ce délai permet au trésorier de calculer avec exactitude la quote-part incombant à chaque coopérateur et d’en encaisser le montant.

En 1923, les 95 élèves de l’E.N.A. fréquentant le restaurant ont ainsi dépensé en moyenne 3,75 francs par jour et par estomac. Le logement et le blanchissage sont également proposés aux élèves pour respectivement 5 francs et 6,75 francs mensuels. « En résumé un agricole peut vivre à l’E.N.A. pour la modique somme de 124 fr. 25 par mois ». Ne sont pas pris en compte, évidemment, les frais de vêtement et l’argent de poche. En comparaison, à Rennes, « les restaurateurs prennent des pensionnaires à des prix variant de 180 à 240 fr. par mois, sans le petit déjeuner qui représente une dépense supplémentaire d’au moins 20 francs par mois. Ajoutez à cela le loyer d’une bien modeste chambre de 60 francs et le prix du blanchissage évalué à 15 francs et vous obtenez le total minimum de 275 francs ». Cette longue démonstration à pour but de prouver que l’idée coopérative est applicable à Rennes puisque déjà appliquée. Elle vise à encourager les bonnes volontés afin de mettre en place une structure similaire pour l’ensemble des étudiants rennais.

Mais ceux-ci devront attendre le déménagement de leur Maison vers la rue Saint-Yves avant de bénéficier des avantages d’un restaurant d’étudiant. Une salle au rez-de-chaussée de la nouvelle Maison des Etudiants est prévue pour l’accueillir. En janvier 1927, l’A.G.E.R. se réunit en assemblée générale avec pour objet d’en discuter. Les élèves agricoles apportent leur aide et leurs conseils [19]. Et le 24 février, « le conseil d’administration du Restaurant Coopératif convoque la première assemblée générale mensuelle prévue aux statuts [20] ». L’assemblée doit rendre compte de la gestion et discuter « certaines questions de détail et d’organisation intérieure [21] ».

L’annuaire de l’A.G.E.R. de 1932 [22] nous expose les statuts du restaurant coopératif. Celui-ci fonctionne de façon autonome tout en restant dans le cadre de l’Association. Les coopérateurs doivent être membres de l’A.G. et verser une caution d’entrée. Les membres de l’A.G. non coopérateurs peuvent cependant prendre un ou plusieurs repas rue Saint-Yves dans la mesure des places disponibles et après avoir payé. Pour ce qui est de l’administration, les coopérateurs réunis en assemblée générale élisent deux administrateurs. La direction du restaurant, où ils mangent gratuitement, leur est confiée. Le restaurant étant coopératif ne doit pas faire de bénéfice. 3 000 francs doivent cependant être gardés en fin d’année pour assurer la relance l’année suivante. Une commission de vérification des comptes du restaurant est à l’œuvre chaque trimestre. Elle se compose de trois coopérateurs élus par l’assemblée générale des coopérateurs, du président de l’Association Générale et du président de la commission des comptes de l’Association.

Si l’on en croit L’A d’avril 1930 [23], l’année a été prospère pour le restaurant. Cela permet de « boucler son budget ». Est-ce à dire que ce n’était pas le cas les premières années ? On peut le supposer car on insiste pour que les étudiants prennent pension au « resto » : « Ils y seront aussi bien servis qu’ailleurs, ils s’y retrouveront entre camarades, ils feront des économies et ils serviront les intérêts de l’A.G.E.R. ». L’appel semble avoir été entendu. En effet, l’année scolaire 1930-1931 voit se confirmer le succès du restaurant coopératif. Plus de 115 repas sont servis midi et soir. Les étudiantes bénéficient aussi des avantages du restaurant dans leur salon transformé en salle à manger à l’heure des repas [24].

Dès le second trimestre, l’inscription de nouveaux coopérateurs n’est plus possible faute de place. Le chiffre d’affaires atteint 280 000 francs. Et si le bénéfice est seulement de 1 300 francs, il s’explique par l’obligation statutaire d’équilibrer le budget. Le paradoxe est qu’il faut donc compter sur l’aide financière de l’Association pour répondre à la demande et développer l’activité du restaurant. La trésorie générale de l’A.G.E.R. apporte 6 000 francs tirés de la subvention qu’elle a obtenue de la commission des recteurs. Les améliorations concernent l’outillage de la cuisine, le nombre accru des personnels de service, l’agencement de la salle.

En 1931-1932, une moyenne de 140 couverts par repas sont servis. Une trentaine d’étudiantes fréquente la rue Saint-Yves. Un des avantages est de pouvoir y prendre son repas au ticket alors qu’en ville, un restaurateur ne décompte pas un repas qui n’a pas été pris. Pour 5 francs, le menu comprend un hors d’œuvre au choix (potage le soir), deux plats de viande garnis de légumes et un dessert au choix, pain et bière à volonté. L’équivalent en ville revient à 7 francs environ. Les étudiants rennais sont fiers de leur restaurant. Il est pour eux « la démonstration la plus frappante de l’activité de [leur] Association Générale [25] ». Mais la situation ne reste pas idyllique.

Ainsi, en 1935-1936, l’Université intervient financièrement pour soutenir le restaurant « qui a donné maints déboires ». Il s’agit pour elle de maintenir « cette œuvre sociale si utile » qui offre aux étudiants, « pour un prix modique, une nourriture saine et abondante [26] ». Le déséquilibre budgétaire semble avoir pour origine un certain nombre d’abus voire de malversations. Pour les réprimer, l’A.G. crée un comité de réorganisation. Il s’agit, en effet, d’éviter à tout prix la fermeture du restaurant ou le placement à sa tête d’un gérant non étudiant [27]. Les étudiants sont une nouvelle fois invités à fréquenter le restaurant de la rue Saint-Yves. « C’est votre devoir et votre avantage » leur affirme le trésorier général Le Mazou [28].

En janvier 1938, L’A reparle du restaurant coopératif [29]. Dans un long article, Jules-Pierre Loyer, président de l’Association, fait le sombre bilan du début d’année. Il souligne qu’en ces temps de crise, la nourriture représente près de la moitié du budget mensuel de l’étudiant. Les efforts faits pour le restaurant, notamment ceux de publicité, n’ont permis qu’une trop légère amélioration de la situation. Loyer déplore le fait que sur 1 100 membres de l’A.G.E.R. seule une cinquantaine fréquente régulièrement le restaurant. Il en rappelle les avantages et notamment celui du prix : 6,25 francs par repas. Il insiste sur le devoir et l’intérêt de chacun d’y manger. Il sollicite la participation de tous : une boîte installée dans la salle du restaurant doit recevoir suggestions et réclamations pour permettre « de réprimer certains abus, de faire ou d’autoriser telle ou telle chose ».

En écho au message du président, l’article d’un certain Digabel paraît dans L’A du 3 février [30]. Le titre alarmiste annonce que « l’A.G. se meurt ». Digabel demande à chacun de prendre ses responsabilités. Il donne plusieurs explications à la « décrépitude » du restaurant : une dette de 20 000 francs accumulée depuis plusieurs années, une ouverture tardive qui a obligé les étudiants à prendre pension en novembre dans les restaurants de la ville, « une mauvaise réputation héritée du passé ». Toutefois, l’auteur loue les efforts de Loyer pour rendre le restaurant coopératif plus vivant et plus propre. Mais la collaboration de tous est nécessaire, à plus forte raison celle des délégués. Digabel leur demande de montrer l’exemple en mangeant à l’A. Le premier janvier 1939 [31], le Recteur Galletier, en accord avec le Comité de l’A.G.E.R. réduit le prix du repas de 6,50 à 6 francs.

La Cité Universitaire

Après la guerre, se loger représente un véritable problème. Les logements sont rares et les loyers souvent prohibitifs. Les propriétaires se montrent souvent très exigeants, parfois trop. Les critiques des étudiants à l’encontre de leur logeuses ne sont d’ailleurs pas rares dans L’A. Des efforts sont pourtant faits, comme la construction d’Habitations à Bon Marché (H.B.M.), mais cela reste insuffisant. Les logements restent surpeuplés et souvent insalubres, ce qui favorise le développement de la tuberculose.

Dès la rentrée 1922, l’A.G.E.R. a mis sur pied un office des chambres. Appelé aussi Office de location, il « fonctionne toute l’année, même pendant les vacances. Il se met en rapport avec les propriétaires de chambres garnies, connaît leurs conditions, le confort des pièces disponibles, etc. Il reçoit les demandes des étudiants (qui peuvent préciser le quartier, le prix approximatif, tel autre détail qu’ils désirent). Et l’Office, satisfaisant à ces desiderata, donne aux jeunes gens les adresses désirées [32] ». La question est de savoir combien de chambres sont ainsi louées par an ; dans quelle mesure les propriétaires d’appartements connaissent et collaborent à cet Office.

On a vu que l’Université, en la personne de son Recteur, intervient occasionnellement pour soutenir, financièrement notamment, les activités de l’Association Générale. La question de l’alimentation a ainsi trouvé une solution. En ce qui concerne le logement, l’Université prend le relais de l’A, pressée par la demande des étudiants. Elle apporte une réponse spécifique à ce groupe, une réponse déjà proposée ailleurs : la Cité Universitaire.

Le 4 octobre 1931, une cérémonie réunit un certain nombre de personnalités rennaises pour la pose de la première pierre de la Maison des Etudiantes[33]. Il ne s’agit pas ici d’un deuxième siège de l’A.G.E.R. qui serait proprement féminin ; le bâtiment est destinée à héberger les étudiantes en chambres individuelles. Tiengou, président de l’A et Mlle Boudan, présidente des étudiantes, représentent l’Association. La ville de Rennes a cédé le terrain sur lequel l’édifice va s’élever, avenue Jules Ferry, face à l’Ecole Primaire Supérieure des filles. Le Conseil général d’Ille-et-Vilaine, le département du Morbihan et l’Etat contribuent au financement.

Une Maison des Etudiants est en projet et doit remplir pour les garçons la même fonction que la Maison des Etudiantes pour les filles. Les deux constructions formeront la Cité Universitaire de Rennes. Certains voient déjà dans la Cité la fin du restaurant coopératif. L’aménagement d’une salle de restaurant est, en effet, prévu dans la Maison des Etudiantes. Pourtant il n’est nullement question de fermer le restaurant de la rue Saint-Yves qui donne alors entière satisfaction. De plus, pour consolider encore l’importance de l’A, on envisage de subordonner l’admission à la Cité à l’adhésion à l’Association Générale ; la pratique existe d’ailleurs dans certaines villes universitaires déjà dotées de cités.

En janvier 1933, L’A reprend une enquête sur la jeunesse publiée par L’Illustration et passant en revue les cités universitaires de France [34]. Voici ce qui concerne celle de Rennes :

« Rennes qui compte dans son ressort 2.800 inscriptions dont 668 féminines, et à Rennes même 1.750 étudiants environ (le reste se répartissant entre Nantes, Angers), réalise sous l’impulsion de l’Office départemental d’habitation à bon marché, et du Recteur Davy, un très louable effort. Depuis novembre dernier, la cité de jeunes filles fonctionne. Celle des étudiants actuellement en construction, et qui comprendra 131 chambres coûtera 2.500.000 francs. L’architecte, M. J. Gallacier, modifiant heureusement la conception qui donne à la maison des étudiantes un peu trop l’aspect d’une cité ouvrière, prévoit sur la nouvelle construction un beffroi qui l’apparentera d’assez loin à la cité de Besançon. Il faut en effet que les cités universitaires aient un style personnel.

Si à Rennes, on a un peu oublié cette règle, on a du moins soigné l’aménagement intérieur. L’Université qui a versé à l’Office une subvention de 193.000 fr., complétant 1.743.000 fr. prêtés par l’Etat a fourni le mobilier, et fait décorer la maison par un artiste, M. C. Guillon, qui a voulu faire de chaque chambre tendue de toile de Jouy, un studio intime et vraiment féminin. Le mobilier en accajou verni, aux lignes modernes et sobres apparaît mieux que confortable.

Primitivement on avait prévu un restaurant. Mais il sera remplacé par une salle des fêtes, car l’Association Générale des Etudiants possède dans un vaste et vieil hôtel de la rue St Yves concédé par la Municipalité, le restaurant corporatif sans doute le mieux achalandé et le mieux géré de France. »

Dans son rapport pour l’année 1934-1935, le conseil de l’Université signale que la « construction et l’aménagement des deux cités, masculine et féminine, étant achevés, il n’y a à prévoir que des dépenses d’entretien [35] ». Et l’année suivante, on apprend que les « deux Maisons d’Etudiants continuent à fonctionner à la satisfaction, et des usagers, et de l’Université [36] ».

Le « Comité d’entr’aide aux étudiants mobilisés »

Avec l’entrée en guerre de la France en 1939 et la mobilisation, celle des étudiants en particulier, la solidarité prend un sens tragique. Les étudiants restés à l’arrière désirent soutenir ceux qui sont partis. Dans cette optique, il s’agit de mettre en place une organisation spécifique. Encore une fois, la preuve va être faite de la capacité des étudiants à se serrer les coudes pour résoudre un problème nouveau.

L’impulsion décisive est donnée à Paris, un dimanche de réveillon froid et brumeux : lors du premier conseil d’administration de l’Union Nationale, une existence réelle est donnée à un concept déjà trouvé et qui s’appelle désormais « Comité d’Entr’aide aux Etudiants mobilisés ». Chaque A.G.E. de province est chargée de la création d’un comité local à l’image de celui de la place Saint Michel. Ainsi, plutôt que de laisser l’initiative et la réalisation au comité parisien, les étudiants optent pour la voie de la décentralisation. Les comités de province collaborent avec Paris tout en conservant une large autonomie [37].

A Rennes, les dons doivent être envoyés au 14 rue Saint-Yves. La recette des soirées « aide à entretenir une œuvre belle entre toutes [38] ». Outre les colis de nourriture et de vêtements et la correspondance, les mobilisés peuvent recevoir le journal L’A [39]. Tout est fait pour garder des relations étroites entre Rennes et ses mobilisés. Ceux qui rentrent en permission retrouvent l’ambiance des bals et des thés dansants. Leurs uniformes y rappellent cependant la proximité de la guerre [40].

Ce rappel est bientôt amplifié par les première arrivées de réfugiés, en mai 1940 [41]. Malgré la proximité des examens, des étudiants passent la nuit à la gare afin d’apporter leur aide. L’Association Générale, par l’intermédiaire de son journal, tente de mobiliser tout le monde en soulignant que « ceux qui arrivent manquent de tout ». Même les bourgeois, surnommés Pékins, se voient impliqués : il leur est demandé de mettre un terme à leur curiosité indécente face aux arrivées des réfugiés du nord de l’Europe pour aider et héberger ces derniers [42].

L’année scolaire 1939-1940 connaît une nette perturbation, cela va sans dire. Le conseil de l’Université, dans son rapport annuel, souligne ainsi ses « difficultés nées des circonstances, de l’afflux des étudiants réfugiés, du manque de locaux et, plus tard, des faits de guerre [43] ». Il semble vraisemblable de voir dans ces perturbations sinon la source, du moins l’accentuation de la tension qui règne parmi les étudiants et que nous révèle L’A. Cette atmosphère orageuse ternit sensiblement les démonstrations de solidarité. L. Muzellec, président de l’A.G.E.R., intervient lui-même dans les colonnes du journal pour regretter le « caractère d’animosité tout à fait contraire à l’esprit estudiantin [44] » présents dans quelques articles.

Un long article, dans le numéro 9 de L’A [45], s’étend sur les nombreuses mésententes qui existent entre les étudiants à Rennes. Le dernier numéro du journal est l’occasion de revenir sur les événements de l’année. Plusieurs articles en dressent le bilan. Le président de l’A.G.E.R. relativise les critiques contre l’Association pour mettre en valeur les points positifs. Il met ainsi en évidence la réussite du Comité d’entr’aide aux étudiants mobilisés. Ce comité a bénéficié du soutien du Recteur qui a versé 3 000 francs. S’y sont ajoutés 10 000 francs venant des recettes des matinées et des bals, des collectes et des dons.

Muzellec rappelle aussi qu’il n’y a « pas eu à déplorer à Rennes ce qui s’est passé dans plusieurs villes de province où les A.G. ont été obligées de fermer leurs portes tout au début de la guerre [46] ». Certes, l’A.G.E.R. a bénéficiée d’un répit. Mais l’arrivée des Allemands à Rennes, le 18 juin, est suivie par la réquisition de la Maison des Etudiants. Comme en 1914, la vie associative estudiantine est interrompue.

D’une guerre à l’autre, l’Association Générale des Etudiants Rennais se bat donc sur tous les fronts pour améliorer le quotidien de ses membres. Son activité est visible et concrète à Rennes mais prend également une dimension nationale au sein de l’Union.

B. Le congrès travaille

Après la Première Guerre mondiale, la voix de l’U.N.E.F. se fait désormais entendre régulièrement et devient rapidement celle de tous les étudiants. Sa meilleure tribune est celle de son congrès annuel. Chaque fois, l’A.G.E.R. y délègue quelques-uns de ses membres pour prendre part aux débats.

Les commissions et leurs vœux

Le premier congrès de l’après-guerre, le VIIIe depuis la naissance de l’U.N.E.F., se déroule à Strasbourg en 1919 [47]. Le choix de la capitale alsacienne est évidemment hautement symbolique. La région, annexée par l’Allemagne après la défaite française de 1870, vient de rentrer dans le giron de la France. Dans ce contexte, des cérémonies fastueuses marquent l’inauguration officielle de l’Université de Strasbourg. Y sont présents le Président de la République, les maréchaux Joffre, Foch et Pétain, le commissaire général, le préfet, les professeurs, des membres du clergé, des délégations d’étudiants français et étrangers. L’après-midi, le Président de la République ouvre par un discours le congrès des étudiants.

Un des faits marquants est la création d’une « Union internationale entre les étudiants de tous les peuples du monde ». Les étudiants réunis réalisent « ainsi une sorte de “ Société des Nations ” de la jeunesse intellectuelle, d’où devront être exclus les Etudiants ennemis d’hier jusqu’au jour où la “ Société des Nations ”, celle-ci véritable organe d’union entre les peuples, jugera bon d’admettre ces mêmes peuples ennemis en son sein ». Nous voyons ici que la guerre est encore trop proche pour parler de réconciliation. Et surtout, cette dernière n’est envisageable par les étudiants qu’après une décision des gouvernements. Les étudiants réagissent en tant que groupe, celui de la jeunesse intellectuelle, et ce groupe n’envisage pas d’autre attitude que la subordination aux décisions des autorités. D’autres exemples nous le montreront.

Dès son premier numéro, le journal L’A présente donc un compte-rendu du congrès de l’U.N. à Strasbourg. De manière similaire, à l’occasion de chaque congrès, L’A propose à ses lecteurs, de façon plus ou moins détaillée, les vœux résultant des débats ou les impressions de ses délégués. Il n’est pas question dans ce chapitre de réaliser une étude exhaustive des travaux de l’Union Nationale. Elle exigerait un ouvrage complet. Je m’attacherai à montrer le fonctionnement de l’U.N.E.F. à partir des sources dont je dispose, c’est-à-dire en majorité les articles de L’A. Il s’agit donc d’une vision des congrès de l’Union telle que la présentent ses acteurs de l’A.G.E.R.

Au congrès de Strasbourg, l’A.G. de Rennes a envoyé un délégué en la personne de Louis Prévost, étudiant en droit. Son compte-rendu évoque déjà une partie du fonctionnement des congrès de l’U.N. Ainsi, les délégués étudiants venus de diverses Associations Générales se répartissent dans différentes commissions pour travailler. Le congrès de 1920 qui se déroule à Bordeaux, fait l’objet d’un compte-rendu plus détaillé et technique occupant plusieurs pages dans deux numéros de L’A [48]. Les renseignements apportés sont donc plus nombreux.

Cinq commissions d’étude sont composées des délégués étudiants présents. Quatre délégués représentent l’A.G.E.R. : Prévost, Dagorne, Rébillard et Demazel [49]. Chaque commission est dotée d’un président d’honneur en la personne d’un parlementaire, et d’un bureau : président, secrétaire, rapporteur général et vice-président. L’objet de la première commission est l’administration des associations d’étudiants. La deuxième s’occupe de la vie matérielle et morale des étudiants ainsi que des questions militaires. La troisième commission a pour objet d’étudier les questions universitaires. La suite du compte-rendu est prévue dans le numéro 12 de L’A mais elle ne paraîtra pas. D’après les autres congrès, on peut supposer qu’une des deux commissions qui reste traite des questions sportives.

A la suite des débats, dans chaque commission, des vœux sont formulés. Ils sont destinés à être présentés aux différents ministres par le bureau de l’Union Nationale des Etudiants de France. Il n’est donc pas question pour les étudiants de revendiquer quoi que ce soit. Il s’agit d’émettre des propositions, de faire des demandes polies et de se soumettre au bon vouloir des autorités gouvernementales. Le bureau de l’U.N.E.F. est élu parmi les délégués réunis en assemblée générale lors de chaque congrès. Il est composé d’un président, de quatre vice-présidents, d’un trésorier, d’un secrétaire. Lui est adjoint un commissaire général des sports. Le budget de l’U.N. est assuré par les cotisations que verse chacune des A.G.E. au prorata de ses membres et par les subventions reçues du ministère [50]. Ces dernières sont ensuite partiellement reversées aux Associations Générales.

Les premières préoccupations étudiantes, on le voit à Strasbourg, concernent le logement et l’alimentation, besoins vitaux surtout en ces temps difficiles. La multiplication des bourses est également souhaitée afin de permettre aux étudiants pauvres de poursuivre leurs études. Ainsi l’assistance financière de l’Etat est nécessaire à l’Union Nationale et, à travers elle, aux Associations Générales. Les vœux en ce sens seront régulièrement repris lors des congrès suivants.

Dans la même logique, l’autre préoccupation prioritaire pour les étudiants est celle de leur représentation auprès des instances dirigeantes, on l’a déjà évoqué. A Bordeaux, les étudiants demandent ainsi que leurs associations soient reconnues d’utilité publique à l’exemple de l’Association Générale de Paris. L’U.N.E.F. est reconnue d’utilité publique en mai 1929 [51]. Ils veulent aussi être représentés au sein des conseils de l’Université et des facultés. Cette demande est réitérée lors des congrès de Montpellier en novembre 1921 [52] et de Lyon en mai 1922 [53].

Illustration 2
Le cri du jour, c’est… monôme.

(L’A n° 1 samedi 2 décembre 1922, p. 1)


La conclusion intervient pendant l’été : « les étudiants seront désormais représentés dans les Conseils de l’Université pour le jugement des affaires disciplinaires : dans chaque faculté (médecine, droit, lettres, sciences) et dans chaque école, deux étudiants seront élus parmi les étudiants majeurs et français au scrutin secret [54] ». C’est peu pour les étudiants pour se faire entendre. Le recours direct auprès des ministères par l’intermédiaire du bureau de leur Union Nationale reste donc leur mode d’action principal. Les vœux définis en congrès sont donc ensuite déposés auprès des autorités compétentes.

Nous avons vu l’intense activité déployée par l’Association Générale des Etudiants Rennais pour apporter un réconfort matériel et financier à ses membres. De façon similaire, dans toutes les A.G. de France, les efforts sont fournis pour répondre aux besoins. A Rennes et ailleurs, des services de logement, de placement, de restaurants sont organisés. Ce mouvement de solidarité est épaulé par le ministère de l’Instruction publique qui obtient un crédit destiné aux œuvres sociales d’étudiants. Ce crédit est de 200 000 francs pour l’année 1921 et de 450 000 francs pour 1922.

Mais l’extension prise par ces œuvres incite le ministère à ne plus verser les subventions directement aux Associations Générales. Afin de répartir au mieux les fonds, la Commission des Recteurs est créée en 1930. Elle est remplacée en 1936, à l’instigation de Jean Zay, par une institution plus importante : le Comité supérieur des œuvres en faveur des étudiants. Il est conçu sous la forme d’une commission rattachée à la Direction de l’enseignement supérieur, mais pourvue d’un secrétariat permanent [55].

Chaque ville universitaire possède ses propres particularités. S’en dégage un certain nombre de questions et de doléances qui vont étoffer les vœux lors du congrès national. Chaque Association Générale y présente ainsi ses propres revendications. Ces dernières seront retenues si elles correspondent à un besoin général. Ainsi chaque A.G. a intérêt à défendre ses « couleurs » si elle veut que ses préoccupations débouchent sur des réalisations. Ainsi, Colas-Pelletier, délégué au congrès de Clermont-Ferrand de 1923, est « heureux d’apprendre à [ses] amis que tous les vœux formulés par Rennes furent votés à l’unanimité [56] ». De même, dans son compte-rendu du congrès d’Alger de 1930, L’A titre : « Tous les vœux de l’A.G.E.R. ont été adoptés[57] ».

Mais parfois, la demande d’une ville peut être contraire aux intérêts d’une autre. Un bel exemple concerne la création d’une faculté de médecine dans l’Ouest. Dès le congrès de Bordeaux de 1920, un rapport nantais « sur la nécessité de l’établissement d’une Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie à Nantes » est lu dans le cadre de la troisième commission qui traite des questions universitaires [58]. Le débat est lancé et repris par les Rennais dans leur journal sous le titre « Rennes ou Nantes ? », à la rentrée 1920-1921 [59].

Reprenons pour commencer l’explication sur l’organisation de l’enseignement médical français que fournit L’A : il existe « des écoles préparatoires (Angers, Caen, Rouen, etc.) dans lesquelles on ne peut faire que ses deux premières années d’études ; des écoles de plein exercice (Rennes, Nantes, etc.) dans lesquelles on ne peut faire que ses quatre premières années ; des facultés dans lesquelles on peut faire toutes ses années (5), passer tous ses examens et auprès desquelles on peut soutenir sa thèse de doctorat. » Or les facultés de médecine les plus proches sont celles de Lille, Paris et Bordeaux. Les étudiants de l’Ouest sont dans l’obligation d’y finir leurs études dont le prix augmente alors avec l’éloignement. L’implantation d’une faculté de médecine dans l’Ouest est donc généralement souhaitée. Le tout est de s’accorder sur la ville d’accueil. Au congrès de Lyon de 1922 [60], le vœu est formulé « que l’Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie de Rennes devienne “ Faculté ” ».

Mais la question est reposée au début de l’année 1937 : le président de l’A.G.E.R., R.-Y. Le Mazou, annonce, dans L’A du 4 février [61], la création prochaine de la faculté de médecine à Nantes. Il déplore « l’exode des carabins » rennais. Dans le numéro du 18 février, L’A contient trois articles sur le sujet [62]. Les arguments avancés sont d’abord économiques. Les étudiants verront augmenter le coût de leur scolarité s’ils doivent s’éloigner. Les commerçants de Rennes perdront une part de la manne financière apportée par les étudiants. L’A.G.E.R. quant à elle, perdra aussi une partie de ses adhérents.

En effet, on craint que l’édification d’une faculté de médecine à Nantes entraîne à terme la mort de l’Ecole de plein exercice de Rennes, les carabins préférant suivre l’intégralité de leur cursus dans le même établissement et surtout dans la même ville. Une réunion générale en mars doit permettre au carabins rennais de discuter de leur « rôle devant la menace d’une Faculté de Médecine à Nantes [63] ». En avril, un nouvel article concerne « La “ future ” Faculté de Médecine ». L’auteur insiste cette fois sur les arguments historiques qui font de Rennes, contrairement à Nantes, un centre universitaire et la capitale intellectuelle de la Bretagne [64].

Dans cet exemple l’U.N.E.F. joue son rôle de représentation des étudiants en tranchant un problème entre deux villes universitaires. Un vœu, en faveur de Rennes, est pour l’Union une sorte de conclusion au différent opposant Nantais et Rennais. L’affaire, semble-t-il, est laissée ensuite entre les mains des autorités, quelles qu’elles soient. Lorsque l’affaire resurgit, l’U.N. ne semble pas devoir intervenir. Les pouvoirs locaux s’en sont saisis et l’ultime décision leur appartient.

La présence d’un certain « esprit de clocher » n’est donc pas sans conséquences. D’ailleurs, en 1923, un article destiné « aux congressistes [65] » exprime la déception des délégués rennais, Colas-Pelletier et Lecun. Ils ont « été très peinés par l’inqualifiable attitude d’individus qui se sont montrés honteusement jaloux de l’estime et de la considération dont Rennes avait su s’entourer au sein de l’Union Nationale ». Ils ont « pu remarquer en outre que les rivalités de régions, les politiques de couloirs, les fausses amitiés, les campagnes navrantes régnaient en maîtresses chéries ».

Dans ces luttes d’influence au sein de l’Union, il est toujours intéressant pour une A.G. d’obtenir un siège au bureau ou dans un comité. Et Colas-Pelletier obtient l’une des quatre vice-présidences au congrès de Paris en 1924 [66]. L’une des réunions de bureau de l’U.N.E.F. se tient d’ailleurs à Rennes au début de l’année 1925 [67]. Cependant, mises à part quelques exceptions comme celle citée précédemment, Rennes ne semble pas jouer un rôle national de premier plan puisqu’elle n’obtient que peu de postes au bureau. L’A.G.E.R. sait pourtant se faire entendre et ce d’autant plus qu’elle va rester loyale envers l’U.N. lors de la tourmente du début des années trente.

Les tensions et la désunion de l’Union

Le journal de l’A.G.E.R. va se faire l’écho d’un certain nombre d’événements qui vont nuire à la cohésion de l’U.N.E.F. pendant quelques années. Les articles d’André Mussat notamment vont se multiplier. A la base, des problèmes agitent l’A.G.E. de Paris. Mais ils se répercutent à l’U.N.E.F. lors du congrès d’Alger en 1930. Henri Coatanlem, délégué rennais, relate les faits intervenus lors de l’assemblée générale du 11 avril [68] :

« [...] un vif débat s’engage sur les incidents de Paris. [...] Dijon, président de l’A.G. de Paris, donne ses explications qu’il tire d’un volumineux dossier. Baugier, président de la nouvelle A.G. de Paris, attaque Dijon. Ripostes, attaques et contre-attaques s’échangent. Le brouhaha dure quelques temps. Cet incident orageux énerve l’assistance dont une majorité se manifeste contre les agissements indignes et reconnus coupables des Parisiens dont l’A.G. est devenue l’organe d’un groupement politique. [...] Il s’ensuit qu’une motion proposée par Rennes, Dijon et Poitiers, demandant l’exclusion de l’A.G. de Paris, est déposée. [Elle] est votée par 110 voix contre 74. [...] Ensuite, le congrès a voté l’admission à l’intérieur de l’U.N. de l’Association corporative des Etudiants de Paris, nouvellement constituée sous la présidence de notre camarade Baugier. »

L’année suivante, dans un compte-rendu du congrès de Caen, André Mussat évoque les débats, calmes cette fois, pour la réintégration de l’A.G. de Paris [69] :

« [...] comme les étudiants parisiens représentent près de la moitié de la population universitaire de France, il est à souhaiter que les différentes associations (Amicales corporatives, A.G., A. corporative) fusionnent dans un groupement fédératif purement estudiantin, en dehors des querelles politiques. Et l’on clôt le débat en chargeant le bureau de l’U.N. d’agir en ce sens. »

Mais d’autres querelles séparent les étudiants au sein de l’U.N. Ainsi, Mussat vise des étudiants « du côté de Toulouse ou d’ailleurs » et parle « des éternels démolisseurs ». Il poursuit en parlant de l’A.G.E.R. :

« [...] notre politique envers l’U.N. est simple : la faire connaître afin de grandir son rôle dans la vie estudiantine française. Pour cela, l’A. de Rennes a toujours largement ouvert ses colonnes à tout ce qui regarde les importantes questions. Et ceux qui, avec un facile dédain, nous traitent de dociles exécuteurs de l’U.N., feraient mieux de collaborer à l’œuvre commune que d’essayer de démolir ce que leurs anciens ont péniblement édifié. »

Le congrès de 1932 se déroule à Nice dans une « ambiance détestable [70] ». A tel point que l’U.N.E.F. se scinde en deux : l’A.G. de Paris dont le cas n’est toujours pas résolu, celles de Toulouse et de Lille qui la défendent, celles de Nancy, Grenoble, Besançon, Amiens, Tours et Casablanca entrent en dissidence. La base des problèmes semble se trouver dans des querelles de personnes notamment pour obtenir des sièges à l’Union Nationale. D’ailleurs, après le congrès, l’A.G. de Nancy, réunie en assemblée générale, refuse de suivre son président Cherrey et maintient son affiliation à l’Union Nationale. Tous les prétextes sont bons pour ceux qui veulent exprimer leur rancœur et critiquer les dirigeants de l’U.N. : l’affaire de l’A.G. de Paris, celle du sanatorium, etc.

Rennes, quant à elle, ne cesse de crier haut et fort son attachement à l’Union. L’A voit paraître un ou plusieurs articles concernant l’U.N. dans presque tous ses numéros. Dans le 12e, Mussat s’en excuse presque. Et dans le n°1 de l’année 1932-1933, on peut lire : « [...] L’an passé, l’A était considéré comme organe officieux de l’U.N. Maintenant, celle-ci possède un journal officiel : L’Université de France. Aussi cette année, les questions d’U.N. et de C.I.E. ne demanderont sans doute pas de s’étendre au-delà de la page habituelle [...] [71]. »

En fait les articles traitant de l’U.N. restent nombreux et A. P. Mussat est toujours aussi prolixe. Il apprend aux lecteurs de L’A qu’à Marseille, fin mars, un accord a été conclu entre les associations adhérentes à l’U.N. et les associations dissidentes. L’accord prévoit la réintégration des dissidentes sur les bases suivantes : cessation de toute polémique, réforme des statuts de l’U.N., élection au congrès de Pau d’un bureau de six membres (4 des associations adhérentes, 2 des associations dissidentes).

Et à Pau, en avril 1933, après de légères modifications, l’accord est ratifié à l’unanimité. Les réformes de statuts sont aussi votées et les élections, malgré une atmosphère chargée, entérinent l’union ou plutôt la réunification[72]. En 1934, l’A.G. de Paris est dissoute et on parle d’une fédération [73]. Celle-ci est intégrée à l’Union en 1937 au congrès de Vichy, l’U.N. voulant « marquer par là qu’elle réalisait l’union de tous les étudiants de France [74]. »

Pourtant, si des tensions existent au sein de l’U.N.E.F, son travail n’en est que ralenti. Et bon nombre d’avancées sont à mettre à son actif.


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[1] Aleph, « En zig-zag dans les Facultés – Nouvelles des “lettres” », L’A n° 1 L. 22 décembre 1919, p. 3

[2] [sans auteur] « A la mémoire des Etudiants Rennais morts victimes de la guerre », L’A n° 12 J. 13 juillet 1922, p. 4

[3] [sans auteur] « Faculté de Droit – Inauguration d’une plaque commémorative », L’A n° 3 J. 11 janvier 1923, p. 8

[4] L’A, « Inauguration du monument aux morts à l’Ecole Nationale d’Agriculture », L’A n° 10 J. 14 mai 1925, p. 7

[5] ADIV – 1 J 40 : Registre, séance du 8 mars 1929

[6] R. D., « Questions d’argent », L’A n° 3 L. 26 janvier 1920, p. 1

[7] Le Polymensuellement-fauché, « O Fortunati Infortunati », L’A n° 10 J. 27 [mai] 1920, pp. 1 et 2

[8] [sans auteur] « Les fameuses questions matérielles », (reprise de l’éditorial du Démocrate d’Ille-et-Vilaine du 6 juin), L’A n° 11 J. 10 juin 1920, p. 4

[9] Un fervent habitué de la bibli., « Un peu de feu à la bibliothèque, S.V.P. », L’A n° 3 J. 6 janvier 1921, p. 3

[10] COLAS-PELLETIER Marcel, Etudiant en Médecine, Président de l’Association générale des Etudiants, « Réalisations et projets », L’A n° 1 S. 2 décembre 1922, p. 2

[11] R. D., « Les étudiants se désintéressent-ils des questions sociales, politiques, économiques...? », L’A n° 8 L. 19 avril 1920, p. 1

Le Secrétaire général David, « Compte-rendu de la séance du 3 Décembre », L’A n° 2 J. 9 décembre 1920, p. 1

[12] ADIV – 1 J 40

[13] [sans auteur] « Les nouveaux cadres de l’Association », L’A n° 1 S. 2 décembre 1922, p. 8

[14] A. D. R., « L’Institut Prophylactique de l’“A” », L’A n° 5 J. 20 février 1930, p. 7

[15] [sans auteur] « Un budget équilibré qui est pourtant un budget indigent », L’A n° 4 J. 29 janvier 1931, p. 11

[16] Studius, « les restaurants coopératifs d’étudiants », L’A n° 11 J. 10 juin 1920, p. 3

[17] [sans auteur] « Le Restaurant coopératif de l’Université », L’A n° 1 J. 25 novembre 1920, p. 1

[18] [sans auteur] « La vie matérielle de l’étudiant – un exemple à suivre », L’A n° 10 S. 12 mai 1923, p. 2

[19] ADIV – 1 J 40 : Registre, assemblée générale du 10 janvier 1927

[20] [sans auteur] « Au Restaurant coopératif », L’A n° 6 J. 24 février 1927, p. 7

[21] Ibid.

[22] ADIV – 2 Per 876 : A.G.E.R. Annuaire de 1932, pp. 51 à 72

[23] J. K., « Les créations utiles de l’A.G. », L’A n° 8 J. 10 avril 1930, p. 7

[24] xxx., « L’œuvre de l’A.G.E.R. », L’A n° 12 J. 25 juin 1931, p . 11

[25] MUSSAT André, « Rapport sur le Restaurant corporatif (suite et fin) », L’A n° 9 J. 12 mai 1932, p. 11

[26] BURH – 182 300 : Rapport annuel du Conseil de l’Université 1935-1936, pp. 14 et 15

[27] SUGIER L., « Création d’un comité de réorganisation », L’A n° 5 J. 6 février 1936, p. 9

[28] LE MAZOU R. Y., Trésorier de l’A.G.E.R., « Au restaurant coopératif », L’A n° 6 J. 20 février 1936, p. 9

[29] LOYER J. P., « Le restaurant de l’A », L’A n° 2 J. 20 janvier 1938, p. 9

[30] DIGABEL, « L’A.G. se meurt », L’A n° 3 J. 3 février 1938, p. 8

[31] [sans auteur] « Restaurant de l’A », L’A n° 3 J. 19 janvier 1939, p. 2

[32] [sans auteur] « Les nouveaux cadres de l’Association », L’A n° 1 S. 2 décembre 1922, p. 8

[33] [sans auteur] « Les étudiants et le problème du logement – La première pierre de la Maison des étudiantes est posée », L’A n° 1 J. 10 décembre 1931, p. 6

[34] [sans auteur] « A propos des cités universitaires », L’A n° 4 J. 26 janvier 1933, p. 6

[35] BURH – 182 300 : Rapport annuel du Conseil de l’Université 1934-1935, p. 17

[36] BURH – 182 300 : Rapport annuel 1935-1936, p. 14

[37] [sans auteur] « Comité d’entr’aide aux Etudiants mobilisés », L’A n° 2 J. 1er février 1940, pp. 1 et 2

[38] Le Comité, « Comité d’entr’aide », L’A n° 2 J. 1er février 1940, p. 4

[39] MUZELLEC L., « Camarades aux armées », L’A n° 6 J. 11 avril 1940, p. 2

[40] [sans auteur] « Punch des Lettres », L’A n° 3 J. 15 février 1940, p. 4

[41] L’A, « D. H. », L’A n° 9 J. 23 mai 1940, p. 2

[42] L’A, « Ceci s’adresse aux Pékins », L’A n° 9 J. 23 mai 1940, p. 1

[43] BURH – 182 300 : Rapport annuel 1939-1940

[44] MUZELLEC L., « Etudiantes et Etudiants », L’A n° 6 J. 11 avril 1940, p. 3

[45] John Barleycorn G.C.V.O., « La situation et l’opinion », L’A n° 9 J. 23 mai 1940, p. 6

[46] MUZELLEC L., « Muzellec vous parle... », L’A n° 10 J. 6 juin 1940, pp. 1 et 3

[47] PREVOST L., « Le Congrès de Strasbourg », L’A n°1 L. 22 déc. 1919, pp. 1 et 2

[48] [sans auteur] « IXe Congrès de l’Union Nationale des Associations d’Etudiants de France – Vœux et conclusions des cinq Commissions d’Etude », L’A n° 10 J. 30 mai 1920, pp. 1 et 3 et L’A n° 11 J. 10 juin 1920, p. 5

[49] [sans auteur] « Par ci, par “l’A” », L’A n° 8 L. 19 avril 1920, p. 3

[50] [sans auteur] « Questions professionnelles », L’A, n° 12 J. 19 mai 1921, p. 3

[51] BORELLA F. et de LA FOURNIERE M., Le syndicalisme étudiant, p. 42

[52] PREVOST Louis, « Après Montpellier – Compte-rendu du Xe Congrès de l’Union Nationale des A. d’Etudiants », L’A n° 1 J. 1er décembre 1921, p. 4

[53] [sans auteur] « XIe Congrès de l’Union Nationale des Associations d’Etudiants de France », L’A n° 11 J. 15 juin 1922, p. 4

[54] Dr AMABERT, Président de l’U.N., « Questions professionnelles », (Extrait du Bulletin de l’U.N.), L’A n° 6 J. 22 février 1923, p. 7

[55] BORELLA F. et de LA FOURNIERE M., Le syndicalisme étudiant, p. 68

[56] LANGLOIS Lucien, rapporteur général du congrès, « XIIe Congrès de l’Union Nationale des Etudiants de France. Rapport général », L’A n° 12 J. 21 juin 1923, p. 1

[57] COATANLEM Henri, Vice-président de l’A.G.E.R., Président de la Corporation de Pharmacie, « Le XIXe Congrès National de l’U.N. s’est réuni à Alger du 6 au 15 avril », L’A n° 10 J. 15 mai 1930, p. 6

[58] [sans auteur] « IXe Congrès de l’Union Nationale des Associations d’Etudiants de France. Vœux et conclusions des cinq Commissions d’Etude (Suite) », L’A n° 11 J. 10 juin 1920, p. 5

[59] D., « Rennes ou Nantes ? », L’A n° 1 J. 25 novembre 1920 et n° 2 J. 9 décembre 1920, p. 2

[60] [sans auteur] « XIe Congrès de l’Union Nationale des Associations d’Etudiants de France », L’A n° 11 J. 15 juin 1922, p. 4

[61] LE MAZOU R.-Y., Président de l’A.G.E.R., « L’exode des carabins », L’A n° 5 J. 4 février 1937, p. 1

[62] DEPASSE Jean, interne à l’Hôtel-Dieu, « L’école se meurt – L’école est morte. Il n’est de salut que dans le statu quo », L’A n° 6 J. 18 Février 1937, p. 2 et MARIO, « A propos de la Faculté de Médecine », p. 5

[63] [sans auteur] « Avis aux carabins », L’A n° 8 J. 11 mars 1937, p. 2

[64] [sans auteur] « La “future” Faculté de Médecine – Un peu d’histoire », L’A n° 10 J. 29 avril 1937, p. 10

[65] [sans auteur] « Aux congressistes », L’A n° 12 J. 21 juin 1923, p. 2

[66] [sans auteur] « XIIIe Congrès de l’Union Nationale des Etudiants de France », L’A n° 11 J. 5 juin 1924, p. 1

[67] P. B., « L’U.N. parmi nous », L’A n° 5 J. 12 février 1925, p. 5

[68] COATANLEM Henri, Vice-président de l’A.G.E.R., Président de la corporation de Pharmacie, « Le XIXe Congrès National de l’U.N. s’est réuni à Alger du 6 au 15 avril », L’A n° 10 J. 15 mai 1930, p. 6

[69] MUSSAT André, « Le XXe Congrès de l’Union Nationale s’est tenu à Caen du 7 au 13 avril », L’A n° 9 J. 30 avril 1931, p. 6

[70] TIENGOU A., Président de l’A.G.E.R., « Laïus officiel – L’A.G. de Rennes au Congrès de Nice », L’A n° 8 J. 21 avril 1932, p. 11

[71] [sans auteur] « Numéro 1 », L’A n° 1 J. 1er décembre 1932, p. 1

[72] MUSSAT André-Paul, Directeur de l’Office de Presse Universitaire, « Bilan », L’A n° 10 J. 1er juin 1933, p. 4

[73] [sans auteur] « L’A.G. de Paris est dissoute », L’A n° 10 J. 31 mai 1934, p. 4 et [sans auteur] « Zig-zag corporatif », p. 6

[74] M. X., « Le Congrès travaille », L’A n° 10 J. 29 avril 1937, p. 3


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